C’est ce Mercredi 1er Janvier 2025, que les prix de l’électricité en Allemagne sont tombés dans le négatif.
Le 1er janvier 2025 restera dans les annales : pendant 14 heures consécutives, les prix de l’électricité en Allemagne sont passés sous zéro, atteignant -0,95 €/MWh. Ce phénomène étonnant trouve son explication dans une production éolienne sans précédent. Les éoliennes ont généré jusqu’à 40 gigawatts, un volume largement supérieur aux besoins nationaux. Imaginez un instant : au lieu de vendre leur électricité, les producteurs ont dû payer pour s’en débarrasser. Une situation qui soulève des questions importantes sur les défis liés à la transition énergétique.
Pourquoi des prix négatifs ?
Derrière ces chiffres se cache une réalité complexe. L’Allemagne, souvent citée en exemple pour ses avancées en matière d’énergies renouvelables, a vu l’éolien et le solaire représenter 59 % de sa production électrique totale en 2024. Mais ce succès n’est pas sans conséquences. Lorsque les vents sont forts et que la demande est faible, le réseau électrique se retrouve saturé. De plus, certaines centrales à gaz ou à charbon, peu flexibles, continuent de produire, accentuant encore davantage la surproduction. Résultat : les prix chutent brutalement.
Et qu’en est-il de la France ?
Pendant ce temps, en France, la situation est restée bien plus stable, avec un prix moyen de 22,59 €/MWh. Cette différence s’explique principalement par la part importante du nucléaire dans le mix énergétique français, qui a connu une hausse notable en 2024 avec une production en progression de 19,7 %. Bien que parfois critiqué, le modèle énergétique français offre une certaine stabilité face aux variations des énergies renouvelables.
Quelles leçons peut-on tirer ?
Ces prix négatifs ne sont pas qu’une curiosité économique. Ils mettent en lumière les faiblesses actuelles des systèmes énergétiques modernes : un manque criant de capacités de stockage, des réseaux mal interconnectés et une flexibilité de la demande insuffisante. Pour réussir sa transition énergétique, l’Allemagne devra investir massivement dans des technologies innovantes comme le stockage par batteries ou l’hydrogène vert. Mais une question reste entière : comment gérer cette abondance d’énergies renouvelables tout en stabilisant les prix ?
En conclusion, ce 1er janvier 2025 nous rappelle que la transition énergétique n’est pas seulement un défi technique, mais aussi économique et politique. Et si l’Allemagne en fait aujourd’hui l’expérience, c’est une problématique qui concerne l’Europe tout entière.