C’est ce mardi 30 septembre 2025 que la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a publié ses nouvelles estimations sur le coût et la production du nucléaire français pour la période 2026-2028.
Ces chiffres peuvent sembler techniques, mais ils sont essentiels pour comprendre l’évolution des prix de l’électricité dans les années à venir.

Selon la CRE, produire un mégawattheure (MWh) d’électricité nucléaire coûtera en moyenne 60,3 €/MWh, soit 61,5 €/MWh en tenant compte de l’inflation.
Ce coût intègre l’ensemble des dépenses : combustible, salaires, maintenance, investissements, amortissements, mais aussi les provisions destinées au futur démantèlement des centrales.

À titre de comparaison, le prix de référence fixé par le mécanisme ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) lors de sa création en 2012 était de 42 €/MWh.
En un peu plus de dix ans, le coût complet de production du nucléaire aurait donc augmenté d’environ 40 %, une évolution jugée logique compte tenu des nouvelles exigences de sûreté, de l’inflation et des investissements lourds nécessaires pour prolonger la durée de vie du parc français.

La production totale d’électricité nucléaire est estimée à 362 TWh par an entre 2026 et 2028.
Une part de cette production viendra du nouveau réacteur Flamanville 3, déjà raccordé au réseau depuis 2024.
Actuellement à l’arrêt depuis le 19 juin 2025 pour des opérations de contrôle, EDF prévoit un redémarrage à la mi-octobre 2025.

Une fois pleinement opérationnel, il devrait produire environ 8,3 TWh/an.

Les estimations publiées par la CRE ne font pas l’unanimité.

EDF estime que le coût réel du nucléaire est supérieur à celui retenu par le régulateur.
Le groupe avait initialement déclaré un coût d’environ 79,7 €/MWh pour la période 2026-2028, avant de le réviser à 64,4 €/MWh après ajustements.
La CRE, elle, maintient son estimation à 60,3 €/MWh, en appliquant des corrections sur certains postes jugés excessifs.

Ce désaccord, plus qu’un simple débat comptable, pourrait influencer la fixation des futurs tarifs et le nouveau mécanisme de redistribution prévu à partir de 2026.

Fin de l’ARENH, place au Versement nucléaire universel

Le dispositif ARENH prendra fin le 31 décembre 2025. Il sera remplacé dès 2026 par un nouveau mécanisme appelé Versement nucléaire universel (VNU).
L’objectif est clair : si EDF vend son électricité nucléaire au-dessus d’un certain seuil, une partie des bénéfices sera reversée à la collectivité pour protéger les consommateurs et stabiliser les prix.

Ce changement marquera une étape importante dans la régulation du marché français de l’électricité, en mettant fin à un système vieux de plus de treize ans.

https://www.cre.fr/fileadmin/Documents/Rapports_et_etudes/2025/Rapport_CRE_Couts_du_nucleaire.pdf

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