C’est ce Vendredi 29 Novembre 2024 que la CRE à publié les demandent d’ARENH pour l’année N+1.
Il est à noter qu’après treize années de ce dispositif, il s’agit de la dernière année.
La demande d’ARENH pour 2025 atteint 134,93 TWh, soit une augmentation notable par rapport à 2024 (+3,5 %). Cette progression reflète :
- La hausse de la part de marché des fournisseurs alternatifs, qui a augmenté de 3,3 % entre septembre 2023 et septembre 2024.
- La compétitivité de l’ARENH à un tarif régulé de 42 €/MWh, bien inférieur aux prix de marché, malgré la baisse récente de ces derniers.
Cependant, le plafond réglementaire de 100 TWh induit un taux d’écrêtement de 25,88 %, supérieur à celui de 2024 (23,32 %). Cela contraint les fournisseurs à se tourner davantage vers le marché de gros, où les prix sont en moyenne nettement plus élevés.
Impact sur les consommateurs
L’écrêtement impose des coûts supplémentaires aux fournisseurs, qui répercuteront ces derniers sur les factures des consommateurs. En 2025, la hausse estimée de 7 à 12 €/MWh pour les clients disposant d’une part d’ARENH dans leurs contrats pourrait influencer :
- Les professionnels : particulièrement sensibles à ces variations, surtout dans les secteurs à forte intensité énergétique.
- Les petits consommateurs : leur exposition reste limitée, mais une perception accrue du coût de l’électricité pourrait émerger.
Heureusement, la baisse des prix du marché à terme (CAL 2025 autour de 76,79 €/MWh Vendredi 29/11/2024 à la clôture) atténuera partiellement ces surcoûts. Ce phénomène est lié à plusieurs facteurs :
- Une diminution des tensions sur le marché de gros européen.
Une amélioration potentielle de la disponibilité du parc nucléaire français
Prochaines étapes et incertitudes
L’année 2025 marque la fin du dispositif ARENH, remplacé à partir de 2026 par un nouveau mécanisme encore à définir. Cela soulève des interrogations :
- Quelle structure pour le nouveau mécanisme ? Les discussions actuelles laissent entrevoir un système qui pourrait mêler incitations à long terme pour le développement des énergies renouvelables et un meilleur encadrement des coûts de production nucléaire.
Impact sur la compétitivité du marché : Un dispositif mal calibré pourrait déstabiliser la concurrence entre EDF et les fournisseurs alternatifs, ou ne pas répondre efficacement aux besoins des consommateurs.
Stratégies des acteurs du marché
Les fournisseurs alternatifs devront s’adapter à cette situation en :
- Optimisant leur stratégie d’achat sur le marché de gros, notamment via des contrats à terme.
- Mettant en place des stratégies commerciales pour absorber ou répercuter ces surcoûts tout en restant compétitifs.
Du côté des consommateurs, l’incertitude pour 2026 pourrait les pousser à revoir leurs contrats avant la fin du dispositif ARENH. Une sensibilisation accrue sur les implications des évolutions réglementaires est essentielle.
Conclusion
La situation de l’ARENH en 2025 illustre les tensions entre régulation et marché libre dans le secteur de l’énergie. Si le plafond de 100 TWh montre ses limites face à une demande croissante, il est crucial que le mécanisme post-ARENH soit conçu pour stabiliser le marché tout en favorisant la transition énergétique et la compétitivité. Les acteurs doivent donc se préparer à des ajustements significatifs à court et moyen terme.